Cette initiative, tend avant tout, selon le président du MAK, Bouaziz Ait Chebib, qui a ouvert les travaux, à initier un dialogue entre différents acteurs de la société civile kabyle autour des questions qui nous unissent en vue d'établir des ponts pour l'unification des rangs dans la diversité.
24/02/2013 - 14:13 mis a jour le 24/02/2013 - 14:13 par Saïd Tissegouine
Le Conseil régional du Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie (MAK) de Tizi-Ouzou, en collaboration avec le Congrès Mondial amazigh (CMA) et la Maison des Droits de l'Homme et de Citoyen de Tizi-Ouzou, a organisé hier un séminaire sur les droits de l'Homme. Cette initiative, tend avant tout, selon le président du MAK, Bouaziz Ait Chebib, qui a ouvert les travaux, à initier un dialogue entre différents acteurs de la société civile kabyle autour des questions qui nous unissent en vue d'établir des ponts pour l'unification des rangs dans la diversité.
Trois thèmes ont été développés et trois séminaristes ont fait une intervention. La première a été assurée par M. Mohamed Mouloudj, journaliste au quotidien national algérien Liberté, et ce, autour du thème « la liberté de la presse ». La seconde par Me Fatiha Ramdani. Son intervention a porté autour du thème « désobéissance civile ». Quant à la troisième intervention qui a eu lieu autour du thème « droit des peuples à l'autodétermination », elle a été assurée par le Pr Belkacem Boukherouf, enseignant d'économie à l'université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.
A l'occasion de la première intervention donc, le journaliste de Liberté a expliqué et vulgarisé certains mécanismes et mœurs de la presse algérienne dans l'environnement que l'on connaît. De par sa communication, marquée par une haute pédagogie, M. Mohamed Mouloudj a pu lever un pan important du voile couvrant le métier du journaliste et sa pratique quotidienne ainsi que la position et les attentes de son employeur, c'est-à-dire l'organe de presse employant le journaliste. Sans laisser la moindre concession à la simplicité ou faire dans le caprice du lecteur, le journaliste de Liberté a pourtant réussi à« défricher » certains côtés sibyllins du monde de la presse et de la communication. A la fin de son intervention, l'assistance, fort attentionnée, a pu découvrir qu'à l'instar des autres secteurs nationaux d'activités, celui de la presse subit des fois des situations et des faits relevant d'une extrême complexité. De même, le journaliste de Liberté prouvera que certaines apparences peuvent tromper un lecteur non averti ou tout simplement un néophyte de la communication. En effet, selon M ; Mohamed Mouloudj, certains organes de presse sont très suivis, c'est-à-dire très lus par « des compétences » alors que d'apparence, ils (ces organes de presse) subissent le mépris et le désintérêt.
Pour sa part, Me Fatiha Rahmouni a défini et explicité le concept de « désobéissance civile » sous ses différents contours. Cette juriste, à la longue expérience, a situé la première désobéissance civile exécutée selon les normes modernes aux alentours de 1789, soit au moment de l'éclatement de la révolution française. « Aux lois établies contre les intérêts du peuple, explique-t-elle, une désobéissance civile est déclarée pour que justement ces lois « injustes » soient abolies et remplacées par d'autres ». La séminariste explique également que cette désobéissance civile doit être accompagnée pacifiquement par l'élément politique. Concernant l'espace géographique algérien, Me Fatiha Rahmouni cite la désobéissance civile qui a eu lieu vers la fin du 19e siècle connue sous l'appellation de « l'Effet de la Galette ». « Lors du Printemps Noir, ajoute l'intervenante, la Kabylie était entrée aussi dans l'ère de la désobéissance civile ». La séminariste poursuivit longuement son intervention en citant une multitude d'exemples et de cas de désobéissance civile ainsi qu'une panoplie de lois nationales et internationales tout aussi complexes les unes que les autres quant à leurs différentes interprétations et surtout leurs mises en exécution.
S'agissant enfin du Pr Belkacem Boukhrouf, il commencera tout d'abord par donner l'historicité des premières lois portant sur le droit des peuples à l'autodétermination. Ensuite, il retracera l'évolution de ces lois dès lors que l'élément temporel et certains cas l'exigent. Au même temps, le Pr Belkacem Boukhrouf expliquera les grandes complexités des dynamiques à enclencher pour que ces lois relatives au droit d'un peuple à l'autodétermination deviennent concrètement exécutoires. L'intervenant n'a pas cachéégalement que ces lois ne sont pas toujours applicables, contrairement à ce que pourrait souhaiter le peuple autochtone concerné, dès lors que les Etats chargés de leurs applications par la mise en avant d'une politique dans ce sens tergiversent si leurs intérêts économiques risquent faillite. Et c'est ce qui arrive souvent. Donc les Etats privilégient d'abord leurs propres intérêts ; ceux des autres ensuite. C'est pourquoi, le Pr Belkacem Boukherouf a suggéré une demande d'autodétermination constamment renouvelée aux instances internationales compétentes par le ou les peuples autochtones concernés. Il a également plaidéà ce que la demande en question soit toujours appuyée d'éléments accompagnateurs nécessaires. « Car, argumente le séminariste, la ténacité et les « preuves d'assumer son autodétermination » octroient plus de chances au concerné pour atteindre son objectif ».