TIMANIT I TMURT N YIQVAYLIYEN
MOUVEMENT POUR L'AUTONOMIE DE LA KABYLIE
Après l'instrumentalisation de la religion en érigeant l'Islam en religion d'Etat, le régime raciste d'Alger s'accapare de l'Amazighité pour mieux l'anéantir à travers une pseudo-reconnaissance qui n'a d'autre visée que de la soustraire officiellement à ses défenseurs.
Le festival du film amazigh, organisé par l'administration coloniale d'Alger avec la collaboration de ses Bachaghas, est caractérisé cette année par l'exclusion pure et simple des amazighs du Maroc et de Libye. Pour le Maroc, le prétexte invoqué est le fait que l'Algérie officielle ne soit pas en bon terme avec la monarchie du Maroc alors que les deux entités, toutes deux notoirement usurpatrices, se réclament d'une arabité sans lien avec l'Afrique du Nord. Les deux partagent la même politique perverse de dépersonnalisation des amazighs afin d'en faire des peuples arabes. Le litige entre le Maroc et l'Algérie réside dans leurs positions respectives sur la république arabe sahraoui qui ne concerne en rien les amazighs. L'interdiction des bachaghas a également touché les amazighs de Libye en raison de l'ardeur de la revendication politique, culturelle et identitaire qui n'est pas de nature à rassurer ce régime usurpateur.
D'autre part, comme le ridicule ne tue malheureusement pas, ce Festival, censéêtre celui de la promotion du film amazigh, empêche donc des réalisateurs amazighs du Maroc et de Libye de se produire chez leurs frères de Kabylie, tandis que des courts métrages d'expression arabe sont projetés à la maison de la culture de Tizi Ouzou, dans le cadre du festival national culturel du film amazigh(FCNAFA). La politique forcenée d'arabisation n'a pas épargné cette manifestation culturelle, ce qui n'est pas une surprise en soi dans la mesure où la direction de la culture de Tizi-Ouzou et le ministère de la culture sont confiés à deux authentiques Bachaghas.
Cette énième humiliation, que le régime raciste d'Alger inflige aux amazighs en général et au peuple kabyle en particulier, ne fait que confirmer les réelles visées des pseudo-officialisations de Tamazight, en Algérie, comme d'ailleurs au Maroc, qui ne servent qu'à nous « anesthésier » pour nous rendre passifs face au détournement de notre langue, de notre culture et de notre identité. Aussi, nous appelons nos frères amazighs de Libye à la plus grande vigilance face aux courants arabo-islamistes de Libye afin d'éviter de subir la même politique perverse de dépersonnalisation pratiquée en Algérie et au Maroc.
Le MAK qui lutte pour la libération du peuple kabyle dénonce et condamne avec vigueur ces pratiques racistes qui confirment une fois de plus la nature coloniale du régime raciste d'Alger et exprime toutes sa fraternité aux Amazighs du Maroc qui subissent par ailleurs le même apartheid que celui enduré par le peuple kabyle, sous l'apparence d'une pseudo officialisation de Tamazight mais comme le disait si justement Mouloud Mammeri « il est sur que le jour, inévitablement viendra où l'on distinguera la vérité de ses faux semblants. »
Raziq Zwawi,
Secrétaire national à la langue et à la culture kabyles